Son Éminence le Cardinal Fridolin AMBONGO au diocèse de Boma
Du 10 au 15 novembre 2020: quel message ?
Du 10 au 15 novembre 2020: quel message ?
- Du 10 au 15 novembre 2020 le diocèse de Boma a eu le bonheur d’accueillir Son Éminence le Cardinal Fridolin AMBONGO, archevêque métropolitain de Kinshasa, en visite pastorale. Cette visite s’est située dans la perspective de prise de contact que le Cardinal Fridolin a initiée dans la Province ecclésiastique dont il est le Métropolitain. Après les diocèses du grand Bandundu, c’était le tour des diocèses du Kongo Central, où il a commencé par Kisantu. Matadi le recevra plus tard dès que l’ordinaire du lieu, S. Exc. Mgr Daniel NLADU, sera de retour.
- Comme dans toute visite pastorale, S. Éminence est venue au diocèse de Boma pour entendre, écouter, voir, sentir et partager. Il s’est, effectivement, mis à l’école du Bon Pasteur qui connaît ses brebis et que ses brebis connaissent (cf. Jn 10). Il s’est fait l’écho du message du Pape François qui invite tous les pasteurs à vivre dans la proximité avec leurs fidèles de telle sorte qu’ils sentent l’odeur de leurs fidèles et que ceux-ci sentent l’odeur de leurs pasteurs (cf. Joie de l’Évangile, n. 24). Il a eu l’occasion d’entendre quelque chose de ce diocèse ; les quatre doyennés visités lui ont dit quelque chose de leurs différentes paroisses et organisation ; l’évêque, lui aussi, aux mots de bienvenue et de remerciements, a dit quelque chose sur les aspects identitaires du diocèse, les structures diocésaines et sur certains éléments qui les composent. Le Cardinal a eu des audiences avec certaines personnes en groupe selon des catégories : quelques notables de Boma, quelques laïcs engagés au sein du diocèse (jeunes et adultes, hommes et femmes), quelques consacré (e) s (supérieurs majeurs et supérieurs des communautés de la ville de Boma), et enfin quelques prêtres (membres du Conseil épiscopal, curés de la ville et supérieurs des communautés presbytérales extraparoissiales de la ville) ; il s’est entretenu tête à tête avec l’autorité urbaine ; il a eu des causeries plus prolongées dans les maisons de formation pour clercs : le petit séminaire de Mbata-Kiela, la Propédeutique et le Grand Séminaire Abbé Ngidi. Il accordé aussi une place importante aux militaires ainsi qu’à leurs familles. Son Éminence a pu partager la table avec des familles, des religieux et religieuses dans leurs couvents. La visite des communautés paroissiales ou autres a partout commencé par une brève adoration devant le Très Saint Sacrement ; la prière du diocèse a été récitée partout ; toute rencontre terminait par la bénédiction du Cardinal. Les quatre pôles choisis [Mbata-Ntombo pour le nord, Kangu pour le centre, Boma pour le sud et Moanda pour l’extrême sud] ont eu la joie de participer à l’eucharistie célébrée par le Cardinal; toutes ces eucharisties étaient solennelles et selon le rite du missel de notre Église locale.
- Que pouvons-nous retenir de cette visite ? Deux principales leçons : la joie et l’encouragement dans la foi. Premièrement, nous avons vécu d’intenses moments de joie exprimée dans un enthousiasme spontané, fraternel et filial, et cela de la part de tous : hommes et femmes, enfants, jeunes, adultes et personnes âgées, chrétiens et ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne. C’était une véritable et admirable convivialité au-delà de nos clivages politiques, sociaux, ethniques et religieux.
- Deuxièmement, nous avons été réconfortés dans notre foi. La visite du Cardinal a stimulé notre démarche synodale en tant que signe de communion entre les Églises ; elle a mis en évidence la collégialité épiscopale, expression de la coresponsabilité de toutes les Églises particulières d’une Province dans la visibilisation de l’universalité de l’unique Église du Christ ; elle a manifesté avec clarté la catholicité de l’Eglise, expression de la convergence dans l’unité des Églises-sœurs dans leurs diversités. Le Cardinal nous a invités avec insistance à promouvoir l’unité et la communion, cela non seulement au sein du diocèse mais aussi au sein de notre Province ecclésiastique avec comme conséquence pratique, parmi tant d’autres, l’ouverture du clergé au diapason de l’Église universelle, une ouverture qui doit se forger dès les années de formation au cours desquelles les séminaristes ainsi que leurs formateurs doivent être prêts à aller étudier et travailler là où l’évêque les envoie, démasquant ainsi toute mentalité de repli sur soi ou sur son propre diocèse. Enfin, le Cardinal nous a rappelé que la responsabilité ecclésiale est à la fois communautaire et individuelle-personnelle. Si le Cardinal, habillé en rouge, symbole du sang et de courage, doit, pour défendre la foi, être prêt à verser son sang, c’est nous tous, fidèles de l’Église locale de la RDC, qui, avec lui, devons aussi être prêts à défendre la foi jusqu’au sacrifice suprême.
- Le Cardinal n’a pas manqué de faire écho de la précarité économique constatée lors de ses déplacements dans le diocèse. Aussi a-t-il martelé sur la nécessité d'un engagement et d'une prise en charge personnels et collectifs. Dieu nous a fait don de plusieurs potentialités ; il nous revient de les fructifier. Il est honteux, a-t-il souligné, de voir des gens assis sur d’immenses richesses et vivre dans la pauvreté et la mendicité. Il est temps de sortir du monde des ténèbres pour entrer dans la lumière ; il est temps de jeter dehors ceux qui s’enrichissent honteusement au détriment des autres. S’il est vrai que le Cardinal a félicité le diocèse de Boma pour ses avancées relatives à l’engagement pastoral et à la promotion de la communion et de l’unité, il a néanmoins invité les fidèles, dans leur triple configuration de « makuku matatu », à rester éveillés pour maintenir voire développer davantage ce patrimoine ecclésial.